La vie après le maïs

Le chaînon manquant

La parcelle en question en 2015, à nu en hiver après une culture de maïs

Lors du diagnostic mené en 2010 avec la LPO, la Commune avait identifié l’ensemble des projets permettant de reconstituer ses principaux corridors écologiques. La parcelle en question, d’une superficie de 2 hectares, avait alors été identifiée comme stratégique. Appartenant à la Commune, elle était louée à un agriculteur en bail rural classique. Dans le cadre de sa politique foncière, avec l’aide du SDEA, la Commune avait identifié le départ à la retraite de l’exploitant, prévu en 2022.

Le reste des autres parcelles exploitées par l’agriculteur en question a été remis en location, conformément à l’accord issu de la concertation agricole mené en 2020.

Une étude menée par SINBIO et validée par la LPO a permis de définir les grands principes d’aménagement du site avec une vaste zone humide linéaire de plus de 1.000 m2 au centre, une vaste zone de fauche tardive au nord et un espace en libre évolution au sud. Sur l’ensemble de la parcelle, c’est donc plus de la moitié qui revient à l’agriculture sous forme de prairie de fauche.

Le méandre retrouvé

La parcelle à l’issue des travaux, avant que la végétation ne reprenne ses droits

Les travaux menés début 2023 par Nature et Techniques ont permis de confirmer la présence d’un ancien bras du Rhin avec des zones de sédiments au sud et des zones d’alluvions au nord. Aucun végétal hélophyte n’a été planté sur les berges de la mare pour laisser s’exprimer la banque de graines en fonction de la nature du substrat et de l’exposition.

La prairie, quant à elle, a été semée avec un mélange de semences locales.

Un an après une flore abondante et diversifiée a pris la place sur cette prairie et permet une belle récolte de foin par les agriculteurs (après le 30 juin).

La mare a réservé d’excellentes surprises avec la présence, dès le printemps 2024, soit un an après les travaux, d’espèces rares, telles la rainette verte, le potamot coloré et même une algue unique dans le Grand Est. Cela prouve la résilience des milieux, même après plusieurs décennies de culture intensive.