« Tout dans la plaine dit la pesanteur et la bienveillance de la terre, le gel sonnant, les soleils torrides, l’eau omniprésente… »
Jean-Paul de Dadelsen (Poète 1913-1957)
La plaine d’Alsace est un terroir béni des dieux : la présence en sous-sol de la plus importante nappe phréatique d’Europe y est pour quelque chose. Elle fournit une eau de grande qualité pour la consommation humaine, pour l’irrigation et pour les activités économiques (la brasserie par exemple).
Réserve d’eau potable sans aucun traitement.
A Muttersholtz, l’eau potable est amené au robinet sans aucun traitement préalable. Le pompage, le stockage dans le château d’eau et l’adduction sont gérés par le SDEA (syndicat départemental de l’eau et de l’assainissement) en commun pour les communes d’Hilsenheim et de Bindernheim. Sa qualité est surveillée de très près grâce à des analyses régulières, car elle est fragile. Le sol très filtrant, l’utilisation d’engrais et de pesticides expliquent l’apparition, certes à des teneurs faibles (en-dessous des seuils de potabilité), de nitrates ou de résidus chimiques. Le SDEA, les communes, la profession agricole, l’OPABA (organisation pour l’agriculture biologique en Alsace) et la Maison de la nature cherchent ensemble des solutions pour éviter les infiltrations indésirables dans l’aire d’alimentation du captage d’eau. Des cultures intermédiaires pièges à nitrate et la reconversion à l’agriculture biologique sont privilégiés.
Les résurgences de la nappe phréatique.
Le fleuve invisible (titre de film de Serge Dumont) , partie souterraine du Rhin, affleure dans le Grand Ried d’Alsace centrale et plus particulièrement à Muttersholtz. De manière naturelle ou suite au creusement du sol par l’homme (étang ou gravière), des sources et des ruisseaux phréatiques se forment et drainent l’eau souterraine.
A Muttersholtz, de nombreux cours d’eau sont d’origine phréatique : le Langertgraben, le Schiffgraben, le Hoehlachgraben, le Kaesackergraben, le Hanfgraben. L’Ill et ses bras (Blind, Hambach, Muhlbach) sont aussi alimentés partiellement par l’eau souterraine. Parfois aussi, au moment où dans les inondations rechargent la nappe, le niveau de celle-ci monte légèrement et peut par exemple inonder les caves des maisons.
De nombreuses mares ont été creusées récemment par la Commune (grâce à des aides de l’Agence de l’eau) : elles offrent des biotopes pour de nombreuses espèces notamment les batraciens (rainette, crapaud, triton …)